Millénarisme et violence : Israël et la reconstruction du Temple de Jérusalem (4)

The Temple Institute travaille à préparer et à reconstituer jusque dans ses moindres détails, l’architecture et le culte qui seront exercés dans le Temple reconstruit.

(…) Suite de :

Millénarisme et violence : Israël et la reconstruction du Temple de Jérusalem (3)

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(…) Le troisième Temple de Jérusalem et l’avènement de la théocratie royale israélienne

Cette infatigable et intraitable hypermnésie sioniste, explique la volonté actuelle de reconstruction du troisième Temple à l’identique. Ainsi l’Institut du Temple (The Temple Institute) [1] travaille-t-il à préparer et à reconstituer jusque dans ses moindres détails l’architecture et le culte qui seront exercés dans le Temple reconstruit. Tous les éléments du culte que les sionistes religieux cherchent à reconstituer sont étudiés scrupuleusement par l’Institut du Temple. Les objets qui serviront aux sacrifices, les vêtements des prêtres, les prêtres eux-mêmes ou encore la fameuse vache rousse[2] nécessaire à certains rituels de purification spécifique :

Sur son site, l'Institut du Temple explique se consacrer à « tous les aspects du Saint Temple de Jérusalem et au rôle central qu'il a joué, et qu'il jouera à nouveau, dans le bien-être spirituel d'Israël et de toutes les nations du monde. » [3]

Une mission à vocation non seulement israélienne mais bien universelle, ce qui est conforme à l’esprit du millénarisme tel qu’il se manifeste régulièrement dans l’histoire.

Fondé en 1987, l'Institut du Temple (en hébreu, Machon HaMikdash), se veut être « une organisation éducative et religieuse à but non lucratif située dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem. (…) Notre objectif à court terme est de raviver la flamme du Saint Temple dans le cœur de l'humanité par le biais de l'éducation. Notre objectif à long terme est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réaliser la construction du Saint Temple à notre époque. L'Institut s'efforce donc de sensibiliser le public au Saint Temple et au rôle central qu'il occupe dans la vie spirituelle de l'humanité. Les nombreux domaines d'activité de l'Institut comprennent la recherche, les séminaires, les publications et les conférences, ainsi que la production de matériel éducatif. » [4]

Le « but ultime » de l’Institut est de « voir Israël reconstruire le Saint Temple sur le Mont Moriah à Jérusalem, en accord avec les commandements bibliques. »[5] Car il s’agit du « seul site au monde qui est considéré comme saint par le peuple juif, et le seul site au monde que D-ieu a choisi pour reposer Sa présence à travers l'établissement du Saint Temple. » [6]

Source : une maquette représentant le premier temple juif, qui se trouvait autrefois sous le complexe abritant le Dôme du Rocher (vu au centre, en arrière-plan) et la mosquée Al-Aqsa, est vue dans la vieille ville de Jérusalem, le 2 juin 2015. – REUTERS/Ammar Awad – https://www.al-monitor.com/originals/2015/11/yishai-sarid-third-temple-war-muslims-arabs-jewish-state.html#ixzz6vENrDqRF

Le précédent directeur pour l’Europe de l’Institut du Temple était le Rabbin Jean-Marc Rosenfeld, un membre actif et influent de sa communauté comme il le dit lui-même : « Je suis originaire de la région de Strasbourg. J’ai été directeur de différentes sociétés dans le textile. Sur le plan communautaire, j’ai été président de communauté et président d’associations, puisque j’ai fondé le B’naï Brith sur la Côte d’Azur, à Antibes où je résidais ; j’ai également fondé France-Israël dans la même ville et j’ai été président de la LICRA-Côte d’Azur pendant neuf ans. » [7]

Dans un long entretien accordé en 2010, il livrait des détails très instructifs sur les travaux de recherche et les préparatifs autour de la reconstruction du Temple de Jérusalem et de son culte, mais aussi sur l’état d’esprit qui anime les juifs millénaristes qui préparent la reconstruction du Temple. Dans son propos, le Rabbin exposait très sereinement des conceptions qui peuvent sembler surréalistes et qui seraient sûrement taxées de « complotistes » si elles étaient énoncées par quelqu’un d’autre :

« Revue Terre Sainte : Pour que le Temple puisse fonctionner, il faudra que des prêtres et des lévites reprennent du service, si j’ose dire. Comment pourra-t-on faire pour savoir qui est légitimement prêtre ou lévite dans le Peuple juif d’aujourd’hui ?

Jean-Marc Rosenfeld : Voilà une question sur laquelle nos maîtres se sont penchés plusieurs fois. Effectivement, un Cohen ou un Lévi d’aujourd’hui peut ne pas être un cohen ou un lévi : des mésalliances ont eu lieu, des tribus sont parties … De plus, ne peut l’être que quelqu’un qui connaît le fonctionnement, et qui applique la Loi que Dieu a donnée. Donc on ne peut pas se réveiller un jour en disant ʺTiens, maintenant je suis cohen, je suis lévi ! ʺ

Selon nous, le Temple sera reconstruit et ensuite, le Messie arrivera pour nous donner toutes ses directives. Il nous dira alors qui est réellement cohen ou lévi. Aujourd’hui cela nous dépasse – même si on a des analyses de groupes sanguins qui commencent à se faire, et qui permettent de voir quelle est la descendance cohen et la descendance lévi dans ces groupes sanguins, c’est encore très, très aléatoire et ce n’est pas une science toraïque exacte. » [8]

Le Rabbin Jean-Marc Rosenfeld évoque aussi les sacrifices d’animaux qui auront lieu dans le Temple comme au temps du paganisme et du judaïsme antique, et la manière dont l’Institut du Temple se prépare pour cela : 

Revue Terre Sainte : Envisagez-vous, dans ce Temple à venir, une reprise du régime des sacrifices ?